Trucs d’expert

Un total de trois trucs essentiels. Mais comme c’est toujours plus facile de commencer par le début, voici la liste de toutes les composantes d’un système de son.

Que ce soit un système haute-fidélité pour la maison, un système professionnel de studio d’enregistrement ou un gigantesque équipement de sonorisation pour un stade. C’est exactement le même principe.

Source (MUSIQUE/SON)30 %7 sur 10
Source (SUPPORT MEDIA)1 %4 sur 10
Source (LECTEUR)2 %5 sur 10
PRÉ-AMPLIFICATEUR0 %2 sur 10
AMPLIFICATEUR DE PUISSANCE0 %3 sur 10
CÂBLAGE / FILLAGE0 %1 sur 10
HAUT-PARLEURS60 %8 sur 10
ENVIRONNEMENT ACOUSTIQUE90 %10 sur 10

La colonne à droite, avec une note de 1 à 10, c’est l’importance sur le résultat final. L’impact de cette composante en particulier, sur le système de son dans son ensemble, jusqu’à vos oreilles. Plus de détails dans le texte ici.

La colonne du milieu c’est le pourcentage approximatif de gens en mesure d’identifier deux composantes différentes du même type, lors d’un test en aveugle. N’hésitez pas à plonger dans le trou du lapin avec mon texte sur le sujet.

Attention! Je ne parle pas d’un test de préférence, mais bien d’un test d’identification.

Non, pas exactement comme le challenge Coke et Pepsi. Vous devez plutôt prouver que vous êtes capable d’identifier à l’aveugle un verre de Coke d’un verre de Pepsi, et ce, assez souvent pour démontrer que ce n’est pas dû à la chance ou au simple hasard.

Pas de triche! Ni le Coke, ni le Pepsi ne doit être flat. Donc on parle ici de composantes non-défectueuses et adaptées à l’utilisation. Un vieil amplificateur chétif qui grichouille, branché avec des vieux câbles rouillés prêts à mettre le feu au tapis, c’est disqualifié.

Pour résumer de manière un peu plus graphique, voici un autre tableau:

Système de son ASystème de son B
Table tournante (40,000$)Lecteur Bluetooth (200$)
Pré-amplificateur (20,000$)Amplificateur intégré (500$)
Amplificateur (30,000$)Câblage/Fillage (100$)
Câblage / Fillage (10,000$)Bouteille de Champagne (200$)
TOTAL: 100,000$TOTAL: 1,000$

Oui, donc j’ai ajouté une bouteille de vin mousseux au Système B parce que je voulais faire grimper la facture à 1,000 piasses, lui qui se bat contre le Système A, que Jeff Bezos a peut-être dans la salle de bain de son yacht.

Une bonne bouteille à déboucher bientôt, parce que vous allez devoir fêter la victoire de David contre Goliath.

La question à 99,000 piasses va livrer une brutale réponse:
En aveugle, sur la même musique, les autres composantes à l’identique, vous n’entendrez aucune différence.

Le même enregistrement, le même mastering (source de son), avec les niveaux ajustés (décibels) partageant les mêmes enceintes haut-parleurs et la même pièce, en alternance sur le système A puis B… Vous avez très exactement zéro virgule zéro chance d’identifier l’un de l’autre.

Êtes-vous triste ? Choqué ? Pensez-vous que j’ai bu la bouteille de Champagne en cachette et que les bulles me montent à la tête ?

Pourtant c’est la réalité, comme expliqué dans mon texte disponible ici.

Bref, le truc d’expert #1 que je peux vous donner est très simple: investissez votre temps, votre énergie, vos dollars ou vos précieux bitcoins sur les composantes, et les manières de faire, qui font vraiment la différence.

À notre époque, la technologie a fait des bonds de géants et la nostalgie du bon vieux temps ne va pas transformer une Chevelle 1974 en Porsche 918 Spyder. Après tout, ce n’est que du matériel, rien de magique ou d’ésotérique.


Le truc #2 est simplement la suite logique au premier truc. Si vous voulez la meilleure qualité de son possible, il faudra éviter d’écouter du vieux rock des années 80 (ou pas mal n’importe quoi des années 80) parce que la plupart des enregistrements et/ou mastering sont d’une qualité horrible.

C’est triste mais c’est ça. Le pauvre audiophile n’a que peu de contrôle là dessus, malheureusement. Je me moque du rock des années 80 mais il y a des bons et des mauvais enregistrements à toutes les époques et dans tous les genres musicaux. Il faut écouter pour savoir.

Eh oui, il faudra peut-être permettre à votre côté mélomane de s’épanouir et lui laisser écouter du vieux U2 ou alors faire comme les audiophiles puristes et n’écouter que les mêmes six ou sept pièces de musique en boucle jusqu’à la fin des temps. Le choix est déchirant mais personnellement je préfère endurer U2 que de me laver le cerveau avec Hotel California.

Il n’y a, malheureusement, rien à faire contre une mauvaise sonorité sur l’enregistrement ou au mastering. Le meilleur système hi-fi de la galaxie ne pourra rien y faire.

De nos jours, encore une fois grâce à la technologie, les artistes réussissent des miracles avec peu de budget. Mais il y a toujours des limites et un bon ingénieur de son, avec une oreille experte, fait toute la différence. Surtout si écouté avec un bon système bien calibré, qui mettra à nu tous les défauts… ou toutes les qualités.


Le truc #3, aussi relié directement au premier truc, est peut-être le plus important de manière concrète, puisque contrairement au deuxième truc, vous avez le contrôle, vous avez le pouvoir. Ce truc c’est d’accorder la plus grande importance à l’élément suivant:

Le combo Haut-Parleurs + Environnement acoustique, qui est la fondation d’une bonne sonorité.

L’un ne va pas sans l’autre, mais il y a une hiérarchie à respecter. Vous adaptez toujours les haut-parleurs à l’environnement.

Petite pièce ? Toit cathédrale ? Aréna ? En plein air ? Différents types de haut-parleurs pour différents contextes.

Ensuite, et seulement ensuite, vous adaptez le reste des composantes aux besoins des haut-parleurs, qui sont eux-mêmes au service de l’environnement.

Aussi simple que ça.

Comme expliqué en détails dans ce texte sur la calibration, l’avancé technologique qui est le plus important dans les dernières années, c’est la calibration. Vous n’allez pas transformer de l’eau en vin, mais vous pourriez facilement donner des airs de met gastronomique à une poutine!

À notre époque, se priver de cet outil serait de la folie. Profitez-en!